Edito du Ministre
Le nécessaire sursaut pour la reconstitution du couvert forestier ivoirien
De 16 millions d'hectares au début du siècle dernier, la forêt ivoirienne est passée à 7 850 864 hectares en 1990 puis à 3 401 146 en 2015. Aujourd'hui, il y a à peine 2 millions d'hectares de forêt naturelle. Cette situation est en grande partie imputable aux activités anthropiques notamment l'agriculture extensive basée sur les cultures itinérantes sur brûlis, la surexploitation de la forêt en bois d’œuvre et bois énergie, l'urbanisation galopante et les feux de brousse souvent pratiqués à des fins de chasse.
En outre, la crise politico-militaire que le pays a connue pendant une décennie a favorisé le pillage de nos ressources naturelles et l'infiltration massive de nos aires protégées (forêts classées et autres parcs et réserves) par des populations venues en majeure partie des pays frères de la sous-région.
Couvrir 20% du territoire national, soit environ 6 480 000 hectares dans la décennie à venir
Un sursaut national s'impose à tous les acteurs du secteur forestier, les partenaires publics et privés, les structures décentralisées et les populations, pour réhabiliter la forêt. Le Gouvernement, pour sa part, ayant pris la pleine mesure de la disparition de la forêt ivoirienne définit une nouvelle stratégie afin d'inscrire notre pays dans la politique internationale de préservation de la nature et de lutte contre les changements climatiques.
Il s'agira d'inverser les tendances à la dégradation de la forêt ivoirienne en vue de couvrir 20% du territoire national, soit environ 6 480 000 hectares ; ceci dans la décennie à venir.
Pour y arriver, il conviendra d'une part de pratiquer à plus grande échelle l'agroforesterie et d'autre part de mettre en place un cadre institutionnel efficace et rigoureux.
Alain-Richard DONWAHI
Ministre des Eaux et Forêts